L’enfant rencontre sa voix dans le miroir sonore que lui tend le chef de chœur. Pourtant, depuis son premier cri, il n’a cessé de jouer avec sa voix… ou de la bouder jusqu’à se taire. Quand l’adolescence vient sonner l’heure de la puberté, il trébuche sur « la mue », avant de la traverser ou s’y arrêter sous forme de « mue faussée ». Comment la voix de l’enfant s’inscrit-elle dans une filiation avec celles de ses parents et des « modes vocales » ? Quel « prêt-à-porter » vocal risquons-nous de lui transmettre ? À travers l’apprentissage du chant et du répertoire, comment lui « apprendre la voix » ? Quelles pathologies risquent d’endommager les jeunes larynx qui se contorsionnent et veulent - à gorge déployée ou recroquevillée - imiter leurs aînés ? Explorer l’impact du processus civilisateur et psychique sur la voix de l’enfant, devrait offrir une écoute plurielle aux chefs de chœur– héritiers de leur propre enfance vocale - qui accompagnent les voix d’enfants vers leur devenir.